vendredi 19 août 2016


Koffi Olomidé est longuement revenu dans une interview publiée par Le Monde Afrique sur ses nombreux déboires judiciaires de cette décennie. Il livre dans cette interview les vraies raisons de sa colère contre sa danseuse qui lui a valu quelques jours d'emprisonnement.

Depuis que vous avez été filmé en train de frapper l’une de vos danseuses, à l’aéroport de Nairobi, le 22 juillet, votre nom est associé à la violence contre les femmes. Comment le vivez-vous?

J’ai présenté mes excuses publiquement. Je ne suis pas un surhomme et je me suis emporté. Je le regrette. Mais je n’ai pas voulu la frapper. J’ai simplement voulu lui faire peur. D’ailleurs, mon coup de pied n’a jamais atteint la danseuse. Les policiers présents sur place l’ont bien vu et ne m’ont pas interpellé. C’est une fois que la vidéo a été postée sur internet que le buzz a éclaté. Des ONG de défense des droits de la femme au Kenya ont demandé à ce que je sois interpellé, sans doute sous le coup de l’émotion. Les autorités kényanes m’ont expulsé mais elles ont constaté qu’il n’y avait pas de coups et de blessures. Je le répète : je n’ai pas frappé cette danseuse.



Qu’avait fait la danseuse pour mériterun tel traitement ?

Elles avaient piqué des choses dans l’avion Kenya Airways, notamment des couvertures, des coussins… Et des membres du personnel de l’avion ont commencé à se plaindre. J’ai donc exigé de mes danseuses qu’elles remettent ce qu’elles avaient volé à l’équipage. L’une d’entre elles a refusé et a commencé à brailler, à dire n’importe quoi. Je redoutais que les journalistes qui nous attendaient l’apprennent et l’écrivent. L’honneur de la femme congolaise aurait été terni. Mon image aurait aussi été salie dans ce pays où je suis adulé. C’est pour ces raisons que je me suis emporté et que j’ai fait ce geste.

Vous expliquez avoir feint de frapper cette danseuse pour préserver son honneur ?

J’aurai dû garder mon calme. Ma faute est morale, et je la reconnais. Mais, je sais que tout cette affaire a été montée de toutes pièces par mes détracteurs, les « Koffiphobes », qui s’en sont donnés à cœur joie. J’ai subi une injustice.



Qu’est devenue la danseuse ?

Je l’ai gardé dans ma troupe. Je ne suis pas rancunier. A mon retour à Kinshasa, j’ai été poursuivi par la justice congolaise. Un avocat général m’a présenté comme une icône du pays, un ambassadeur de la République Démocratique du Congo… J’ai expliqué que je ne suis pas un super-homme et que je voulais être jugé comme n’importe quel Congolais. Entendue par la justice congolaise, cette danseuse a expliqué que mon coup de pied ne l’avait pas atteint. Et elle n’a pas porté plainte. J’ai passé trois nuits en prison puis j’ai été relâché. Pour moi, cette incarcération était une erreur judiciaire.

En France, vous êtes visé par un mandat d’arrêt international émis en 2009. Et suite à la plainte de quatre de vos danseuses, vous êtes poursuivis pour « viol sur mineure de quinze ans », « séquestration », « aide à l’entrée et au séjour d’une étrangère en France » et « condition de travail ou d’hébergement contraires à la dignité humaine ». Ces faits extrêmement graves ne portent-ils pas atteinte à l’honneur de la femme congolaise, comme vous dites ?

Mon public est féminin, ne l’oubliez pas. Je n’ai jamais violé qui que ce soit, je n’ai jamais séquestré. Si je ne viens pas en France, c’est que j’ai peur d’aller en prison. Je suis un père de famille. Et je vous le dis : ces quatre danseuses ont inventé ces histoires pour obtenir les papiers et rester en France. Lors de cette tournée avec mon groupe Quartier Latin qui remonte à 2002, je n’avais pas voyagé en France seulement avec ces quatre danseuses mais avec une vingtaine de membres de mon équipe, garçons et filles. Après notre tournée, tout le monde est rentré à Kinshasa, sauf celles qui m’accusent. Elles ont voulu rester en France où résident des membres de leurs familles. Elles ont trompé des associations de défense des droits des femmes. Car leurs t&e (...)


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